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Robert Fonta,

né en 1922, décédé en 1976 eut une enfance puis une adolescence très douloureuses dont il confiait au gré du vent, de ses rencontres, quelques bribes. Ainsi certaines pages de sa vie issues de confidences ou de reminiscences impromptuesse relient aujourd'hui au registre d'une légénde... Curieuse histoire que la sienne...

Destinée tumultueuse où le dessin, la gravure puis la peinture furent une revanche sur la société à coups de burins, de brosses, de pinceaux dans une lutte puissante des noirs etdes blancs, puis celle d'une couleur éclatantante. entièrement maîtrisée.

Né d'un père légionnaire vénitien, disparu après avoir laissé sa mère enceinte, il nacquit sur un bateau au large de Lorient et fut reconnu par un homme dont il porta le nom "Fontaine". L'époux de sa mère lui témoignait peu de sentiments et lui préférait sa demi-soeur. Enfance d'errance en quête d'affection. Après chapardements, larcins récidivés, il fut envoyé en maison de correction. A l'époque le sort infligé à ces mauvais garçons ressembait à celui des bagnards.Cf. film d'Inès Léraud (Robert Fonta peintre bagnard) pour la Chaîne Histoire,émission "Nos histoires".

Libéré sans doute vers l'âge de 17 ans, il s'adonna au dessin découvert, tout jeune. Un soir, il rencontra Soutine qui le premier lui acheta un dessin.

Sa jeunesse connut peu la liberté. Lors d'une raffle, il  fut arrêté par les allemands sur les Grands Boulevards pour ne pas avoir sur lui ses papiers. Il resta des années prisonnier en Allemagne dans un camps de répression. Un noir d'encre emplissait l'esprit de Robert Fonta.

La gravure, le dessin furent sa sauvegarde. Rescapé de de sa longue captivité, il resta muet sur ce passage en enfer.

Après la guerre, il obtint son entrée aux Beaux-Arts où il devint l'élève de Lemagny graveur réputé. D'abord dessinateur, illustrateur, très prisé pour ses illustrations, sa renommmée s'étendit au Japon, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas... Il aurait retrouvé instinctivement, en gravure, des techniques du Moyen Age, disparues... On lui doit les Illustrations  expressionnistes de la Ballade de la Géôle de Reading d'Oscar Wilde, La tête contre les murs d'Hervé Bazin.
Il se lia de profonde amitié avec Antoine Blondin, et Albert Vidalie, fréquenta Roger Nimier. Il les retrouvait le soir en ces  lieux célèbres : L'hôtel du Quai Voltaire, les cafés de la rue du Bac dont le Courrier de Lyon où se fêtaient les matchs de Rugby au rythme des passages des frères Boniface dans un formidable brouhaha d'euphorie ennivrée d'alcool et de tabac.Dans la fumée bleue des gitanes.
Il eut pour compagnon de bohème Bernard Buffet. Il fut très lié au sculpteur Jean Carton puis plus tard au peintre Fontanarosa...

On lui admire les illustrations du livre d'Hervé bazin, des clownw acerbes, des Christ aux yeux demesurés par les larmes.

Très prisé dans les années 50, il fut mis en avant par de grands mécènes : la famille Schwob d'Héricourt : richissimes industriels concessionnaires du champagne Mumm, Roger Bellon directeur de grands laboratoires pharmaceutique.